2023, et après?
Il m’a été impossible de souhaiter une bonne année, tant les vœux de la précédente ont été vains. Marianne me manque. Je pourrais arrêter là, c’est l’essentiel, le tout, la nuit à chaque seconde, le jour à chaque senteur de fleur, à chaque parfum, chaque matin. A chaque chant des oiseaux qui, un temps passé, nous promettait une belle journée. Les journées ne sont plus belles, elles sont effroyablement vides.
Je ne suis pas près de rouvrir les chambres d’hôtes, en tout cas pas en 2023. Je ne l’envisage d’ailleurs plus vraiment. En ce moment le mimosa est en fleurs et l’entrée sent la violette. C’est le moment de faire nos gelées, elle de violette, moi de mimosa. Le moment de faire un faux concours de qui fera la meilleure, puis de trépigner jusqu’au lendemain et la dégustation test au petit déjeuner. Deux jours de rires promis. Et perdus. Comment aller cueillir les mûres sauvages sans elle? Comment aller aux fraises sans elle? Comment jouer le goûteur de toutes ses inventions gustatives sans voir briller ses yeux quand je fonds sous le délice des goûts qu’elle imaginait? Je n’ai pas trouvé la réponse à ces questions.
Quant à l’idée d’avoir des visiteurs, de préparer un petit déjeuner puis d’aller acheter le pain, ça créerait exactement les conditions du drame. La simple idée de l’envisager me terrasse, et je n’ai pas besoin d’en rajouter au cocktail médicamenteux qui assaisonne lourdement mon alimentation.
En attendant de trouver des bribes de réponses à tout ça, je promène Lhassa, je m’occupe de Viking et des poules, un peu du jardin. Même si c’est dur. Je tiens debout pour tenter de maintenir le beau qu’on a construit tous les deux. On va dire que c’est déjà pas mal.
Par ailleurs, pour sortir un peu, je renoue avec deux loisirs que j’avais il y a fort longtemps : la photo et la vidéo. Je me suis équipé d’un drone et je suis une formation pour avoir toutes les compétences et permis nécessaires.
Quand j’accueillais des visiteurs, je passais du temps à leur montrer sur la carte les beaux endroits à voir. Maintenant, par ce site ou peut-être plus tard un autre, je vais proposer des vidéos et des photos de ces mêmes lieux et bien d’autres, de belles choses à faire, dans le coin. J’ai pas mal d’idées de prises de vues peu connues, assez insolites ou inévitables.
Comme pour tout le reste, je ne sais pas où tout ça me mènera, ayant perdu le sens des choses. En attendant, voici mes premiers clichés. Il ya Beg Douar et Traou an Dour à Plestin-les-grèves, Et le Beg hent, en bas de chez moi.
Portez-vous bien, c’est précieux.