Auteur/autrice : erwan

2023, et après?

Il m’a été impossible de souhaiter une bonne année, tant les vœux de la précédente ont été vains. Marianne me manque. Je pourrais arrêter là, c’est l’essentiel, le tout, la nuit à chaque seconde, le jour à chaque senteur de fleur, à chaque parfum, chaque matin. A chaque chant des oiseaux qui, un temps passé, nous promettait une belle journée. Les journées ne sont plus belles, elles sont effroyablement vides.

Je ne suis pas près de rouvrir les chambres d’hôtes, en tout cas pas en 2023. Je ne l’envisage d’ailleurs plus vraiment. En ce moment le mimosa est en fleurs et l’entrée sent la violette. C’est le moment de faire nos gelées, elle de violette, moi de mimosa. Le moment de faire un faux concours de qui fera la meilleure, puis de trépigner jusqu’au lendemain et la dégustation test au petit déjeuner. Deux jours de rires promis. Et perdus. Comment aller cueillir les mûres sauvages sans elle? Comment aller aux fraises sans elle? Comment jouer le goûteur de toutes ses inventions gustatives sans voir briller ses yeux quand je fonds sous le délice des goûts qu’elle imaginait? Je n’ai pas trouvé la réponse à ces questions.

Quant à l’idée d’avoir des visiteurs, de préparer un petit déjeuner puis d’aller acheter le pain, ça créerait exactement les conditions du drame. La simple idée de l’envisager me terrasse, et je n’ai pas besoin d’en rajouter au cocktail médicamenteux qui assaisonne lourdement mon alimentation.

En attendant de trouver des bribes de réponses à tout ça, je promène Lhassa, je m’occupe de Viking et des poules, un peu du jardin. Même si c’est dur. Je tiens debout pour tenter de maintenir le beau qu’on a construit tous les deux. On va dire que c’est déjà pas mal.

Par ailleurs, pour sortir un peu, je renoue avec deux loisirs que j’avais il y a fort longtemps : la photo et la vidéo. Je me suis équipé d’un drone et je suis une formation pour avoir toutes les compétences et permis nécessaires.

Quand j’accueillais des visiteurs, je passais du temps à leur montrer sur la carte les beaux endroits à voir. Maintenant, par ce site ou peut-être plus tard un autre, je vais proposer des vidéos et des photos de ces mêmes lieux et bien d’autres, de belles choses à faire, dans le coin. J’ai pas mal d’idées de prises de vues peu connues, assez insolites ou inévitables.

Comme pour tout le reste, je ne sais pas où tout ça me mènera, ayant perdu le sens des choses. En attendant, voici mes premiers clichés. Il ya Beg Douar et Traou an Dour à Plestin-les-grèves, Et le Beg hent, en bas de chez moi.

Portez-vous bien, c’est précieux.

Marianne, le manoir et moi

C’était en février 2015. Nous cherchions une maison à acheter. Oh, pas grand, juste pour nous deux, avec éventuellement une annexe pour faire un bureau, et un petit jardin. Et pas trop de travaux. Si Marianne était bricoleuse, moi non. Pas trop grand non plus, juste assez pour recevoir les amis de temps en temps.

Alors que la dame de l’agence nous faisait visiter divers biens qui nous laissaient plutôt indifférents, un jour elle nous dit en substance : “je viens d’entrer un bien, c’est ce que vous chercher. Ce n’est ni précisément la situation géographique, ni la taille de maison, ni la taille de jardin demandé, et vous ne le savez pas mais c’est ce que vous cherchez”.

Dubitatifs, et polis surtout parce qu’on la baladait pas mal, nous acceptions de la suivre. Perplexes quant à la direction, tout autant quand on la vit descendre de voiture pousser une branche morte qui empêchait nos véhicules d’entrer dans la cour, au milieu d’un chemin débordant de ronces et d’orties, nous nous regardions en souriant, avec dans nos yeux respectifs l’évocation de notre gentillesse à accepter de perdre notre temps pour lui faire plaisir, “parce qu’elle est vraiment sympa et qu’on lui doit bien ça”

Entrée boueuse dégagée, elle fit avancer sa voiture dans la cour. Nous la suivîmes.

Le manoir nous faisait face.

Marianne descendit, moi aussi. On regardait la maison, ébahis. Nous nous sommes regardés, les yeux spontanément humides. Nous avions compris.

C’était là.

Un tour des parties accessibles du parc en friche, une visite de la gigantesque bâtisse en poussière, dont la quasi totalité des pièces étaient figées dans le passé. Meubles, souris mortes, affiches de l’époque. C’était un voyage époustouflant. Comme si la maison nous disait qu’il était temps, pour elle comme pour nous, de rembobiner un peu, de dépoussiérer nos vies, et de revivre et vivre pour de bon.

Le prix dépassait notre budget. Alors la dame de l’agence nous dit : “c’est un héritage indirect, il y a donc de gros frais de succession. Mais l’héritière qui a accepté ce bien l’a pris non pas pour faire une plus value, mais pour trouver les repreneurs qui respecteraient le travail d’Ernest et Marie, les anciens propriétaires. Elle veut juste rentrer dans ses frais, elle veut juste que ce lieu de vacances de son enfance retrouve une âme, dans le respect de ses créateurs. Et pas des promoteurs qui en feront un business hôtelier dont la seule valeur sera l’argent. Quand elle a appelé à l’agence, je lui ai dit que je savais qui cherchait cette maison. Ils ne le savaient pas, mais c’était là. Le manoir avait besoin d’eux autant que l’inverse.”

C’était un vendredi. La dame nous dit que si on promettait de proposer une offre pour le lundi, elle ne ferait pas les visites envisagées et nous serions les seuls à voir le manoir, et il serait pour nous. Quel que soit le montant forcément inférieur au prix demandé, à condition de promettre de faire notre mieux. Pour le reste, pour faire accepter la somme bien en dessous de l’estimation, alors que de nombreux promotteurs attendaient la mise en vente, c’était son métier”.

La rencontre entre le manoir, Marianne et moi avait eu lieu. Une semaine plus tard, nous signiions le compromis. Et nous fûmes les seuls à visiter. Normal, c’était notre histoire. A moi, à elle, à ce manoir.

Le 26 mai 2015, nous avions les clefs. Premier repas dans la cour, un renardeau beau comme une peluche fut surpris de nous voir là et fit demi tour. Un essaim d’abeilles survola la maison.

Nous étions bien. Heureux et fous, inconscients du bonheur (et du travail) qui s’ouvrait à nous.

Je n’avais jamais bricolé et encore moins jardiné. Je connaissais les mots herbe, arbre, fleurs. Le champ lexical de la botanique était prêt à m’envahir. J’ai aussi replongé dans les cours d’électricité, j’ai fait des stages. De soudure, de carrelage. On a pleuré de bonheur après chaque rénovation de pièce. On a frissonné tant et tant, guidés par les exigences extrêmes de cette maison.

Chaque jour depuis sept ans, en rentrant chez nous, parcourant les quelques mètres de cette entrée de terre bordée de fuchsias, crocosmias, rosiers, hortensias, camélias et magnolias qui dormaient sous des montagnes de ronces, nous nous disions, souvent à haute voix : ” wouaw, c’est beau.” Avec, toujours dans un coin de la tête d’infinis remerciements à Fanny, entremetteuse merveilleuse de cette magie.

“Wouaw, c’est beau.”

Beau comme sept années de folie de notre vie à trois, Marianne, le manoir et moi.

Frappés au coeur.

Le 31 juillet au matin, Marianne a été percutée alors qu’elle circulait sur son vélo triporteur à assistance électrique. Elle n’a pas souffert. C’est brutal et dramatique.

Si l’activité est mienne, l’âme du manoir, son cœur, ce qui fait son rayonnement, ce qui en fait un lieu à part, une bulle de bien être dont de nombreux visiteurs témoignent, c’est à Marianne qu’on le devait. Par sa sérénité, sa présence discrète, son attention permanente aux bonheurs des fleurs et du parc.

Vous comprendrez que pour un temps, il m’est inconcevable de rouvrir les chambres d’hôtes. Comment raconter notre belle histoire ? Comme vous ouvrir notre antre magique? Comment expliquer la folie heureuse qui a provoqué la rencontre d’un couple en quête de bien être et une bâtisse qui n’attendait que lui pour revivre de sa beauté et de son âme? Comment répéter à votre accueil le bonheur absolu de cette nouvelle vie que nous vous invitions à partager, paisibles et posés? Comment continuer et survivre à l’abomination?

Marianne n’était portée ni par la haine ni par l’esprit de vengeance, elle m’en préservait au quotidien. Alors le temps est aujourd’hui à la douleur et la justice dont elle était éperdument éprise. Elle m’insufflait aussi la beauté des petites choses de la vie, ces petits riens que je pouvais ensuite distiller aux visiteurs. Je n’étais capable d’attention, de bienveillance, de petits plaisirs gustatifs que parce que je nageais dans ce bonheur duquel je me croyais enveloppé à tout jamais, et que j’avais plaisir à partager aux visiteurs le temps d’un séjour. Nombreux revenaient années après années et de vraies amitiés en sont nées.

Aujourd’hui, Marianne repose dans sa famille de cœur, auprès de mon papa décédé il y a tout juste un an. Elle veille sur lui comme il a su lui ouvrir ses bras. Et réciproquement.

Pour finir, je vous mets ci dessous le texte écrit par notre amie Claire le jour du drame, texte lu lors des obsèques ainsi que la chanson qui a suivi, chanson dans laquelle je suis à la fois le mari et l’enfant.

Marianne et Erwan ont créé un lieu magique en Bretagne : le Manoir de Krec’h Goulifern . Depuis des années nos vies étaient liées par nos projets fous, des utopies bien réelles sur lesquelles nos quotidiens sont souvent mis à rude épreuve. On a partagé joies, fiertés, questionnements, peines et déceptions et tant de beaux moments. Ce matin Marianne est allée chercher le pain à vélo et n’est jamais revenue. Un chauffard a pris sa vie.
Je n’ai pas de mot pour dire la peine immense et la violence de la nouvelle. Marianne était une femme d’une incroyable résilience, brillante, lucide, attentive, déterminée. Elle avait tant de fois fait face aux défis et épreuves que la vie avait mis sur son chemin, sans se laisser gagner par la haine ou la colère. Sans jamais se détourner de ses valeurs, de ce qu’elle avait tenté de bâtir par dessus tout.
On avait prévu cette semaine un de ces goûters qu’on aimait tant, l’odeur des crêpes chaudes, les doigts pleins des confitures de leur jardin, à partager en douceur et sincérité les émerveillements, les doutes, les difficultés de l’année écoulée. Il n’y aura plus de goûter, de visite de chantier, de pressées de pommes ou d’atelier de savon. Plus de rire, de débats jusqu’au bout de la nuit sur ce monde qu’on essaie d’inventer face à celui qui part en vrille, plus de larmes et de réconfort mutuel.
Enfin si, des larmes, des larmes infinies, impossibles à sécher.
Marianne, Erwan, vous qui avez tant de fois eu les mots pour nous soutenir dans les moments durs, qui avez été notre refuge. Je me sens impuissante à trouver à mon tour les mots justes face à une telle ignominie.
Il reste tout ce qu’on a partagé, tous ces moments resteront précieusement dans nos cœurs. Personne ne pourra nous l’enlever.
Et promis, on respectera tes volontés : pas trop de fleurs, de grande cérémonie, pas de chichi, ça ne te ressemblerait pas. Mais au pommé cette année, on chantera pour toi autour du feu et on ravivera dans nos cœurs chahutés la flamme des jours heureux. Pour ne pas oublier, pour ne pas laisser la tristesse gagner… Et bien sûr, tu veilleras sur nous de là haut.
Ici où tout est triste, on prendra soin de ce que vous avez construit et de notre ami Erwan qui devra vivre avec l’absence infinie, la peine absolue et éternelle de cette journée sans retour en arrière possible. On lui tiendra la main sur le chemin vers l’appétit de la vie, que tu savais tant nous transmettre. Sur ce chemin, je te le promets, on ne le laissera pas seul.
Repose en paix Marianne, avec tout notre amour

Je suis le mari et l’enfant de la chanson…

Faire étape au manoir, sur le GR34

Le manoir de Krec’h Goulifern est situé sur le GR34A, une boucle du GR34, sur les hauteurs de Beg Léguer à Lannion. Il en est, de fait, un lieu prisé par les randonneurs pour y faire étape.

Aux mois d’été, comme bon nombre d’hébergements, nous pouvons occuper sans difficulté toutes les chambres avec les séjours longue durée. C’est pourquoi, en juillet et août, les séjours doivent théoriquement être de trois nuits minimum. Mais nous avons décidé, au regard des nombreuses demandes d’une nuit émanant des randonneurs itinérants, de répondre toute l’année à leur attente.
Y compris en été.

Il faut cependant que la chambre La Glycine soit disponible. Si c’est le cas, et si vous êtes itinérants à pieds ou à vélo (le service est aussi valable pour les cyclistes de la Vélomaritime, qui passe derrière le manoir), alors vous pourrez séjourner une nuitée.

Une fois à destination, vous pouvez préparer votre repas dans la cuisine partagée qui dispose d’un réchaud, d’un micro onde, vaisselle, casseroles, etc. Il vous faut donc effectuer quelques courses à Trébeurden ou Lannion, avant d’arriver.

Vous pourrez alors soit rester diner dans la cuisine, soit profiter, si le temps le permet, de la cour arrière pour manger ou vous reposer après votre journée de marche.

Le lendemain matin, vous prendrez le petit déjeuner dans la salle commune, comme les autres visiteurs. Un petit déjeuner qui vous apportera l’énergie nécessaire à une longue journée de marche.

Le tarif de la nuitée est de 100 euros, petits déjeuners et ensemble des services compris. Le planning des disponibilités est accessible sur la page de la chambre “La Glycine“.

Si vous arrivez à pieds depuis Trébeurden, continuez le GR34 jusqu’au Beg hent. Le mieux est de suivre ensuite ce chemin :

Chemin du Beg hent (sans descendre vers pors nevez, c’est là que vous quittez le GR34), puis à droite le chemin de Crec’h an Devet. ensuite vous traversez la route de Beg Leguer pour remonter le chemin de Kerlann. Ensuite à droite la route du Krec’h, et vous y êtes presque. Ce sont de petits routes bucoliques et agréables.

N’hésitez pas à me contacter pour toute demande d’information, ce sera un plaisir de vous renseigner.

A bientôt sur votre parcours.

Des vacances en paix

Dans les turpitudes du monde et les incertitudes sur l’avenir, un conseil parmi d’autres : passer quelques jours dans la sérénité d’un havre de paix, avec de bons petits déjeuners, un parc reposant, une cuisine partagée pour avoir un peu d’autonomie, des balades à pieds à partir du lieu de vacances, un endroit stratégique pour rayonner sur tout un territoire varié, du bord de mer à l’arrière pays, des paysages étonnants, des plages, des forêts; bref se poser et profiter. Tout près d’ici, les rives du Leguer, les plages de Beg Leguer, le Beg Hent, les chemins vicinaux. A moins d’une demi heure en voiture : vers l’Ouest magnifique corniche de Plestin les Grèves, son Grand Rocher, ses thermes du Hogolo, puis Saint Michel, Locquémeau, le Yaudet; et, à l’Est, jusqu’au sillon du Talbert, le Gouffre de Plougrescant, évidemment la côte de granit rose, les plages de Trébeurden. Et dans les terres, plein sud, les châteaux, la majestueuse forêt de Beffou, les randonnées le long du Leguer; bref de quoi rayonner et se dépayser chaque jour plus que la veille. Vous trouverez un peu tout ça sur le site de l’office de tourisme.

Un point de chute pour vous faire dorloter, au calme, et des journées qui répondront aux plus curieux commes aux plus oisifs qui préféreront le calme du parc et le chant des oiseaux aux escapades majestueuses, c’est la promesse que je me permets d’oser pour les mois qui viennent.

Sur le plan strictement gustatif (mon péché mignon), les goulifitures des petits déjeuners seront nombreuses et variées. Par exemple, les dernières productions en date : la goulifiture de lait (de la ferme du wern), la goulifiture de pissenlits ou encore, cet hiver, la goulifiture Kiwis Vanille, qui suivait celle aux figues (du jardin, comme les kiwis). Pour l’illustration printanière, voici la confiture de pissenlits :

Et toujours bien sûr les produits laitiers de la ferme du wern, et tout ce qui fait depuis quelques années maintenant la réputation de nos petits déjeuners.

Le parc est toujours paisible, Viking travaille régulièrement à son entretien.

Je pourrais vous inonder de photos pour vanter la sérénité des chambres et du parc. Je vous invite plutôt à en lire les détails, à regarder de quoi vous disposez pour passer un séjour tranquille au manoir. Si vous avez des doutes sur le manoir ou l’environnement proche, les activités possibles à pied ou pas loin en voiture, je vous propose de me contacter et, pourquoi pas, de lire le livre d’or. Les témoignages sont souvent flatteurs, mais nous avons la prétention de les mériter, tant nous tenons à offrir aux visiteurs le meilleur des séjours possibles.

Alors si vous voulez venir, ou si vous connaissez du monde qui passerait bien quelques jours en bord de mer, au calme, cet été ou à n’importe quel moment de l’année, n’hésitez pas à leur suggérer le manoir de Krec’h Goulifern. Ils, vous, ne serez pas déçus.

A bientôt ?

Une année d’adaptation pour un service toujours au top

L’année 2022 s’annonce comme la troisième consécutive sous le signe du COVID. Pas simple pour les métiers d’accueil et de service dont la convivialité, le confort et la tranquillité sont les raisons d’être. Alors on s’adapte.

J’ai mis à jour la page des modalités sanitaires, j’y explique ce qui s’annonce pour cette année 2022, notamment l’exigence imposée du passe vaccinal. Évidemment, ces conditions sanitaires sont valables au moment où j’écris ces lignes. On sait que tout peut changer du tout au tout en fonction des décrets d’application que je scrute régulièrement. Et je ne désespère pas de pouvoir un jour à nouveau dresser des grandes tablées de petits déjeuners autour desquels Italiens, Espagnols, Belges, Suisses ou Allemands (sans être exhaustif) échangeront sur la beauté des paysages de notre Trégor, de la côte de Granite Rose à la forêt de Beffou et les rives cachées du Léguer.

Autre point important : les tarifs des chambres évoluent un peu. Ils étaient inchangés depuis 3 ans, avant le Covid. Depuis, et surtout ces derniers temps, tous les tarifs de nos fournisseurs ont grimpé, c’est conjoncturel (énergie, pain, produits laitiers, café, etc.). Même les taxes de séjour, que j’inclus au prix des chambres, ont augmenté de 10%. Si je veux maintenir les services et petits déjeuners que je propose (et il ne m’est pas concevable d’en baisser la qualité), je dois aussi augmenter un peu mes tarifs. Aussi, chaque chambre voit son prix à la nuitée grimper de 10 euros. Elles passent de 90 pour la Glycine, 100 pour la Ruche et 120 pour la Studette à respectivement 100, 110 et 130 euros. Le tableau des tarifs (qui comprend des remises pour les séjours à partir de 3 nuits) est donc complètement revu, vous pouvez le consulter ici : https://goulifern.fr/votre-sejour-au-manoir/tarifs-et-disponibilites. Les réservations et bons cadeaux en cours restent évidemment aux tarifs précédents.

La chambre “La studette” est fermée jusqu’aux vacances de pâques, mais nous sommes ouverts par ailleurs toute l’année sans discontinuer.

Voilà pour les nouvelles. Au plaisir de vous recevoir dans notre écrin d’un petit hectare, vous proposer nos petits déjeuners de qualité et vous guider dans la découverte de la multitude de choses à voir et découvrir aux alentours.

A bientôt.

Le goulijus, première version.

L’an dernier nous sommes allés à la fête du pommé, chez nos amis de l’Amante Verte, à Sixt-sur-Aft. Nous les avions accompagnés à la presse et pu mettre en bouteille quantité de jus de pomme. Et nous nous sommes dit : “certes les jus de pomme des paniers du bocage sont excellents, certes nous continuerons à en prendre chez nos amis du Guindy ou de l’île aux gourmands. Mais, puisqu’on a des pommes, puisque nous savons où en trouver et ramasser, puisqu’on en glane aussi souvent en bord des chemins vicinaux, pourquoi ne pas tenter de faire notre propre jus ?

Alors nous avons étudié la question et pu choisir nos pommes. Une partie de chez nous, une partie de Plestin, dans le jardin de mes parents, et une autre partie de Mesguen, près de Lanmeur, chez une tante.

Ensuite nous avons emmenés nos 100 kg de pommes à une presse : Pressi-mobile, près de Carhaix. Tous les créneaux de leur tour de Bretagne et à proximité de Lannion étaient pris. C’est une sorte de presse drive. On fait la queue, et on passe les uns après les autres. On verse les pommes, on avance, on récupère les contenants. Les pommes sont lavées pressées, pasteurisées et arrivent en bout de chaîne automatique au conditionnement en poches par une personne très sympathique. C’est rapide, efficace, simple.

Nous avons ainsi récupéré 72 litres de jus de pomme pour 100 kg de fruits. Notre mélange était équilibré (amertume, sucre, fraîcheur) et le goût nous plait terriblement.

En 2022, c’est ce délicieux jus qui sera aux tables des petits déjeuners. A bientôt ?

Les linogravures du manoir, par Jean-Marc

Jean-Marc, alias Co, est un ami. Un vrai ami.
Depuis quelques temps, Jean-Marc réalise des linogravures.

Alors, en ami, il en fait aussi du manoir, comme vous pouvez le voir sur l’image ci-dessus. Pour voir toutes ses œuvres et en acheter, je vous invite à consulter son compte instagram et l’y contacter directement.

Les linogravures du manoir sont en série limitée, et disponibles à l’achat ici, évidemment. Mais je ne prends aucune marge, alors vous pouvez le contacter directement, pour commander les productions Goulifern et d’autres.

Encore une fois, je ne sais comment remercier Jean-Marc pour la qualité de la mise en exergue de notre lieu. sinon à vous inciter à profiter de son talent. Idée cadeau? Souvenir du manoir? Ou toute autre de ses œuvres, n’hésitez pas.

Contacter Jean-Marc sur instagram

L’abeille et le pissenlit

Au mois de mars, j’ai cuisiné de la gelée de pissenlits. C’est un délice au parfum de printemps.

Avant d’attaquer le nettoyage de la cour arrière du manoir, il y a plusieurs jours, j’ai voulu faire une deuxième série de pots pour en préparer un stock conséquent à l’approche de la saison. Alors, muni de ma paire de ciseaux, j’arpentais le parc et j’entamais le prélèvement souhaité de quelques centaines de fleurs, car un petit millier d’entre elles est nécessaire pour la confection d’une dizaine de pots. C’est beaucoup et j’ai bien conscience que je ne suis pas le seul à vouloir profiter de leur saveur. Les fleurs de pissenlits sont parmi les premières sources de pollen pour les insectes à la renaissance du printemps. Et ils en sont friands jusqu’au dernier. Par habitude, j’en coupe donc une sur deux, laissant l’autre aux abeilles et divers pollinisateurs. Une sorte de partage entre la nature et ma conscience.

Mais ce jour là, il me fallait chasser une abeille quasiment à chaque fleur. C’était un crève-cœur et je me sentais vraiment de trop. J’ai donc vite renoncé et laissé les milliers de pissenlits épanouis aux abeilles des alentours.

Quelques jours plus tard, alors que je me reposais assis sur une traverse de granit qui borde la terrasse, contemplant l’avancée de mon travail auprès des ruines (et me désolant de ce qu’il restait à faire), une abeille est venue se poser sur ma joue. Elle est restée là trois secondes, ou peut-être plus. Le temps suspendu. Puis est repartie. Comme le jour où j’ai tué un frelon asiatique prêt à dévorer une butineuse chargée de pollen devant la ruche alors habitée. Deux abeilles étaient venues sur mon visage, l’une juste sous l’œil et l’autre sur ma joue. Sans me piquer, comme pour me remercier.

J’ai donc pris ce nouveau geste de tendresse pour un remerciement et me suis promis de ne plus cueillir de pissenlit cette année. Tant pis pour le stock, on fera un plus gros effort sur la gelée de fleurs des sureaux qui commencent à blanchir leurs ombelles.

Si les papillons du parc sont d’accord.

Rouvrir et accueillir

Reprendre l’activité après le couvre-feu, les interdictions de mouvements. Faire renaître le manoir en tant que lieu d’accueil, de douceur et de gourmandises. Discuter avec des inconnus venant de contrées lointaines et le plaisir de leur faire découvrir la beauté des alentours, les choyer des saveurs des petits déjeuners, leur suggérer des petits coins perdus à découvrir. Et si tout cela devenait enfin possible après des mois d’isolement ?


Je pourrais vous dire que nous avons profité de cet hiver cloîtré pour faire des travaux : vider les ruines de leurs gravats, nettoyer tout le hangar, élaguer, tronçonner, construire les serres, refaire les chambres. Ça serait mentir. A vrai dire, nous avons juste profité de ces longs mois pour prendre soin de nous. Sorties champignons, confection de crème de châtaignes, de confiture de figues, plus récemment de gelée de pissenlit, bientôt de fleur de sureau.

Plus un visiteur depuis septembre. Nous aurions pu nous morfondre, mais les saveurs d’automne étaient tellement délicieuses. C’est d’ailleurs la période que je préfère sur le plan gustatif. Tout sent incroyablement bon : l’humus, les champignons, la nature en général. Ensuite on se régale en cuisine. Par exemple ? Sur un toast grillé, posez du cèpe revenu au beurre de la ferme du Wern sur lequel on ajoute une noix de terrine d’escargot de Chapeau l’escargot tiédie. En bouche, une tuerie. Et au fil de l’hiver, les gratins ou plats de pommes de terre, châtaignes, butternuts et autres cucurbitacées cuisinées à toutes les sauces. Vous avez compris, cet hiver, nous avons surtout hiberné et titillé nos sens et, pour digérer les bons plats maison, profité des dix kilomètres alentours pour nous promener.

L’arrivée du printemps a été un peu violente puisque nous avons perdu notre colonie d’abeilles. La ruche s’est vidée sans qu’on comprenne vraiment pourquoi. De fait, la vie est de plus en plus difficile pour les abeilles (variations brutales de température d’un jour sur l’autre, nature agressée par l’activité humaine, frelon asiatique, varroa, etc). Sans pouvoir trouver une raison unique, c’est l’ensemble de toutes ces causes qui fragilise les colonies, et si l’un des critères sort quelque peu de la norme, alors la colonie peut mourir ou partir. Mais je ne renonce pas au goulimiel et tout ce que ça représente à mes yeux et deux essaims devraient arriver d’ici juin pour tenter à nouveau cet élevage fragile et magique. Renaître.

Nous avons quand même, cet hiver et au printemps, effectué quelques travaux mais uniquement dans nos parties privatives, donc rien de visible pour les visiteurs, d’autant plus qu’il nous a été difficile de projeter l’activité à court et moyen terme ces derniers mois. Nous avons donc été plutôt attentistes et prudents à cet égard.


Et maintenant, comment reprendre le cours des choses après ce long hiver ?

Recevoir en temps de covid.

Sur ce site web, j’ai toujours une page dédiée aux modalités Covid. Vous y trouverez ce que je mets en œuvre cette année pour assurer la sécurité sanitaire des visiteurs qui reviennent enfin. Mais recevoir en temps de Covid, c’est aussi vous assurer que vous passerez un bon séjour et serez en mesure de profiter tant du manoir que de la région. Les bons plans sur la côte et dans les terres, c’est à toute heure. Les petits restos perdus, les chemins vicinaux déserts même en saison, les couchers de soleil à la pointe de Bihit, les balades sur la plage au crépuscule, quel dommage de ne pas profiter de tout cela quand on vient en pays Trégorrois !

Du coup, je pense sincèrement que profiter au mieux de la région ne sera vraiment garanti qu’à partir du 9 juin, date prévue d’ouverture des salles de restaurants et de l’allégement du couvre-feu à 23h00. Bien sûr, tout reste beau en journée, même si on est privé de certains moments magiques.

Aussi je vous invite plutôt à réserver à partir de juin, sachant que cette année, je prends avant tout les réservations de 3 nuits minimum. Des exceptions peuvent cependant être envisagées. De plus en mai, il est possible que nous en profitions pour bouger nous aussi un peu parce que, même s’il y a pire lieu de confinement que notre petit hectare, nous aussi avons été contraints à la sédentarité pendant cette longue période. Alors nous allons très probablement nous échapper un peu avant de vous recevoir.

Un nouveau départ : un nouveau site web.

Vous êtes là sur le site en .fr . C’est désormais l’adresse officielle et définitive. Ce nouveau site, plus sobre, est totalement évolutif. Il reste à ce jour assez proche de l’ancien mais sera rapidement embelli. Je vais aussi y intégrer les réseaux sociaux, notamment le flux Instagram (https://www.instagram.com/manoirgoulifern/) pour partager avec vous les photos que je prends dans le parc ou aux alentours lors de nos balades en bord de mer ou dans la nature. Je vous invite d’ailleurs à suivre, liker, les différents supports de communication du manoir (Facebook, twitter, instagram). De même si vous êtes déjà venus et souhaitez laisser des commentaires, n’hésitez pas, notamment sur chambres-hôtes.fr. Et il y a donc aussi ce Gouliblog, sur lequel je vais écrire au fil de la vie du manoir, plus fréquemment que par les anciennes newsletters. Vous pourrez lire des petits récits, des impressions, parfois de la fiction, d’autres fois de l’information. J’essaierai de vous faire vivre la saveur des bons moments passés ici en saison ou en dehors. Des moments de doutes quelques fois, de rêves souvent. Mon adresse email passe aussi en .fr : erwan@goulifern.fr. Je ne prévois pas à ce jour de nouvelle newsletter, je vous invite donc à vous abonner aux réseaux sociaux pour être informé des nouveautés blog, photos ou informations. J’en profite pour remercier encore toujours mon ami de bien longtemps N4th qui m’aide grandement dans ce travail web.


Et donc reprendre le cours des choses.

Voilà, je pense avoir fait un peu le tour de ce que je voulais vous dire. Le manoir et ses occupants sont bientôt prêts pour vous accueillir comme ils savent le faire. Hâte de vous faire déguster nos goulifitures, les produits de nos amis et fournisseurs de la ferme du Wern, de l’Amante Verte, des paniers du bocage. Bref, bientôt prêts à passer une saison pendant laquelle on espère, tout en restant prudents, oublier un peu la pression de ce maudit virus et des ses cousins mutants.


A bientôt au manoir de Krec’h Goulifern.