Le Goulimiel, ou l’éloge de la lenteur

by erwan

Il faisait beau, c’était un mardi. Mardi 26 mai 2015. Nous venions de passer une partie de la matinée chez le notaire. Le manoir nous appartenait pour de bon. Et réciproquement. L’écriture d’un nouveau chapitre de sa vie pouvait commencer. C’était l’heure de manger. Nous avons alors sorti une des nombreuses tables restées là pour entamer notre repas fait de salades et sandwichs à l’ombre du parasol que nous avions apporté. Pendant le repas, un renardeau s’était approché, nous avait observé une seconde d’un air surpris puis avait rebroussé chemin, manifestement désolé de voir son habitat squatté. Nous avions donc pris nos quartiers dans un coin d’une nature que je découvrais de mes premiers émerveillements, après des années de vie en ville. L’atmosphère était bucolique. L’insouciance immense. La joie intense, surtout.

D’un coup, nous entendîmes un vrombissement énorme. Un gros nuage noir s’avançait. C’était un immense essaim d’abeilles. Il est passé au dessus de la maison dans laquelle nous nous y étions précipités. Marianne en avait déjà vu un, moi pas. Mon ignorance m’éclatait au visage : je ne connaissais décidément rien à la nature en général, et à l’abeille en particulier. Pourquoi cet essaim? Comment ça fonctionne? Est-ce dangereux? Dans le doute nous nous sommes protégés. C’était fascinant. Un brin flippant, mais fascinant.

C’était donc là, au premier jour, un bel avertissement: il va falloir se renseigner sur beaucoup, beaucoup, de choses ici pour y faire son nid en toute sérénité. Déjà, je rencontrais le monde des abeilles. L’émotion de cet événement passée, nous reprîmes le cours de notre repas, avec pour débat le choix de notre première chambre d’installation. Retour à l’essentiel: où commencer le nid. Pas celle du fond, pas pratique. Et, comme dans d’autres pièces, le travail de nettoyage nécessitait bien plus d’une journée. D’autant plus que cette pièce était jonchée d’abeilles mortes. Un essaim probablement installé là longtemps avant.

Quand nous est venue l’idée des chambres d’hôtes pour faire vivre la bâtisse, nous avons eu aussi celle d’affubler les chambres de noms, histoire de personnifier le manoir, l’apprivoiser un peu, en quelque sorte. Celle du fond sera La Ruche. Une sorte d’hommage aux abeilles mortes là. Il fallait en savoir plus.

Marianne m’a alors offert un ouvrage splendide : les abeilles et la vie, dont le récit est délicieusement écrit par Didier Van Cauwelaert.

La magie opère et fascine : cet ouvrage au texte et photos envoûtants vous plonge inexorablement et définitivement dans un univers en expansion. Vertige. Vouloir comprendre plus, et non pas apprendre sur les abeilles, mais apprendre des abeilles. Et qui sait, un jour, en héberger au manoir. Et qui sait, un autre jour encore, plonger le petit doigt dans une ruche pour y prélever un peu de cet or liquide. La frayeur du premier essaim pourtant inoffensif en rappel à l’humilité de l’ignorant.

La vie du manoir suit son cours. il m’est difficile d’être précis dans la chronologie mais un temps plus tard, ce même été, un essaim s’est installé sous la toiture, au niveau de “la Ruche”. Décidément, le lieu plaît. Totalement inaccessible (notre travail de défrichage n’était pas arrivé jusque-là), il a fallu faire intervenir un spécialiste des nids (frelons, abeilles, guêpes notamment). Il s’est souvenu être déjà venu quelques années plus tôt pour tuer un essaim impossible à récupérer. Les abeilles jonchant le sol  à notre arrivée devaient en être un funeste vestige. Les lieux valaient probablement leur attrait à la présence de cire dans une partie de la toiture. A part injecter un nouveau produit létal, rien ne pouvait empêcher les essaims de tenter une nouvelle installation.  Tuer un essaim, là, fut un véritable crève-cœur. Savoir le lieu plaisant aux abeilles peut réjouir, mais l’idée initiale était quand même de s’approprier, à moyen terme, l’ensemble du manoir. Ou tout du moins y faire notre place. Et y accueillir des hôtes. Impossible donc d’accepter l’installation d’une colonie inaccessible. Et laisser tout un pan de la maison aux animaux, fussent-ils aussi mignons qu’une reine et sa cour, nous paraissait quand même peu envisageable (sans spécisme outre-mesure).

Cet événement imposait l’action. Même si la bâtisse en lieu d’accueil pour les abeilles avait quelque chose de mignon, il fallait que la toiture n’en devienne pas un, et donc faire en sorte que quelque part, ailleurs dans le parc, un essaim s’installe de lui-même.

En premier lieu nous avons contacté un apiculteur pour qu’il installe des “pièges” afin de capter un éventuel essaim qui lorgnerait sur la toiture. Ce fut fait en mai 2016 avec la pose d’une ruchette sur une des ruines. Et ça a marché : la ruchette plaisait plus que les combles du manoir.

Une évidence s’imposait alors d’elle-même : à nous d’attirer et piéger un essaim, installer une ruche et l’adopter. Chiche. Et donc toujours, encore, lire, apprendre, comprendre. Non pas apprivoiser, mais ajouter à la magnificence et l’harmonie du parc de nouveaux hôtes : des abeilles. Chacun au service du tout.

De 2016 à 2018, nous avons acheté une ruche, une ruchette, les avons préparées pour faire de ces boites les meilleurs des lieux d’installation. Il faut comprendre comment fonctionne l’essaimage et voir à quel point rien n’est vraiment maitrisable. C’est aussi la beauté de la chose : être au service d’un éventuel essaim, l’attendre comme on attend les hôtes de nos chambres, lui proposer le meilleur des endroits. Et patienter. Mais pendant trois ans : rien. Nous avons bien usé de l’arrosage de toiture de temps à autre pour éviter à tel ou tel groupement d’exploratrices d’y jeter son dévolu (qui décidément ne plait pas qu’aux spécialistes de l’ardoise et de la pierre), toiture par ailleurs déjà occupée par bon nombre de chauves-souris. Le constat était indéniable : nous sommes plus doués pour attirer les touristes que les abeilles.

Juin 2019, après deux années infructueuses, nous optons pour l’achat d’un essaim. Et donc faire venir une colonie plutôt que d’en accueillir une arrivée d’elle-même. Mais, promis, elle ne le regrettera pas ! Nous avons opté pour des abeilles noires d’Ouessant. Bien costaudes. Nous plongeons encore un peu plus dans l’apiculture. Et cette fois dans la partie concrète, technique et pratique : faire grossir l’essaim, le dorloter. Non pas au point de l’affaiblir de nos soins, mais faire en sorte qu’il ne décide pas de quitter les lieux. Tant de facteurs extérieurs peuvent provoquer un essaimage ou un abandon de ruche…. C’est aussi ce qui me plait dans la “possession” d’une ruche : c’est très très très délicat et c’est à nous de lui proposer l’habitat idéal pour qu’il reste. La colonie n’est pas domestiquée, un site lui est proposé.

Aussi, nous étions en 2019 encore très loin d’imaginer prélever du miel. Nous voulions déjà comprendre vraiment. Et l’arrivée de cette colonie fut quand même un grand moment. Quelques années de théorie nourrissent les fantasmes et la poésie. Et bien la pratique aussi !

Pour le parc, pour nous, pour la maison. Une sorte d’harmonie des lieux. Les abeilles au service des fleurs et fruitiers, nous au service des abeilles, une sorte de cohabitation, bien prioritaire au fait de récolter. Et les observer des heures dans le parc. Leur causer, leur sourire. Comme aux plantes et aux arbres.

Fascinantes abeilles, leurs allers et venues, les huit dans le ciel. Fascinantes pattes remplies de pollen. Si vous n’êtes pas convaincu par l’extrême émerveillement que peut susciter le monde des abeilles, écoutez d’urgence l’ensemble des émissions de Jean-Claude Ameizen, Sur les épaules de Darwin, sur France Inter. Vous comprendrez combien je me sens (et je suis) petit, ou rien, devant ma ruche. Comment cet essaim porte son héritage. Écoutez déjà le dialogue entre les fleurs et les abeilles. Quand les premières abeilles ont parlé aux fleurs. Il y a 140 millions d’années.

Comprendre un peu, et observer la ruche pour voir si tout se passe bien, l’ouvrir, fébrile et émerveillé, les voir danser ou se laver, comme si de rien n’était. Les abeilles à leur routine.

Il y a tant à apprendre d’elles. D’ailleurs, comme dans celle citée ci-dessus, Jean-Claude Ameizen a multiplié les émissions pour expliquer ce monde, cultiver notre humilité à son égard. Et notamment l’intelligence des abeilles. Enfin, si je puis dire tant l’exploration de cet univers est infini, écoutez cette émission qui raconte les premières recherches méthodiques sur la reproduction des abeilles, l’échange incroyable entre François Huber et François Burnens. Plongez dans la poésie de ces lettres déjà anciennes alors que Paris perdait sa Bastille. Encore une fois, Ameizen emporte l’auditeur dans un monde à part : l’apiculteur aveugle.

Le monde des abeilles a de tous temps fasciné. Alors que “nos” abeilles de Goulifern mènent leur vie dans le parc, à l’écoute de ces émissions, aux nombreuses lectures sur le sujet, comment puis-je penser à, littéralement, envisager l’exploitation de la ruche ? Quelle manque d’humilité !  La ruche est au parc. Les abeilles à la ruche et aux fleurs du parc.

Et, quand même, en secret, le doux rêve de plonger mon doigt dans un cadre mielleux pour prélever ma part, mon humble petite part. Là encore, s’étonner à l’écoute de Sur les épaules de Darwin du travail individuel des abeilles dans la ruche, de la vie de la ruche, de la préparation de l’essaimage, des batailles de princesses. S’il y a une émission à écouter, c’est peut-être celle-ci. Alors comment ne pas se sentir noyé d’humilité, voire d’illégitimité à la découverte de telle magie? Comment ne pas privilégier avant tout le bien être de cette colonie? Et faire en sorte, par l’apprentissage méticuleux de sa complexité, qu’elle se sente juste bien, à l’abri des sirènes du départ pour contrée plus fleurie. Cette humilité portée par la connaissance grandissante rejoint celle que nous portons vis à vis du manoir, de son histoire et de son parc. Une cohérence, une harmonie, un lieu, une histoire, un héritage, des vies. Et l’idée de produire du miel consistera ainsi à prélever une part, une sorte de loyer, un accord tacite.

En attendant, accompagner la croissance naturelle de l’essaim, rajouter des cadres au fil du remplissage du corps de la ruche. Ce fut le travail du printemps 2020. La ruche a compté sept cadres pour passer l’hiver, puis dix avant la miellée de cet été. Nous avons donc ajouté une hausse printanière pour éviter l’essaimage. Alors nous avons commencé à penser obtenir un peu de miel dès cette année. Au moment de poser la hausse, nous avons retiré l’ancien plafond pour le remplacer par un neuf (l’ancien devant être utilisé pour préparer une ruche piège contenant de la cire fraîche). Une fois à l’écart de la ruche, nous avons gratté cette cire constituée de cellules remplies de miel. Nous avions là notre toute première portion à déguster. Cinq ans après ce premier essaim, le jour de notre arrivée, souvenez-vous.

Cette toute première petite cuillère, partagée à deux, un délice, évidemment. Et une émotion indescriptible. Nous avions dans cette coupelle le travail de deux vies d’abeille. Cette réserve de miel encapsulé devait servir à nourrir les abeilles à naître. Hors de question d’avaler cet or liquide sans conscience ni respect. Ce sera de toute façon le leitmotiv de la production du goulimiel.

Au fil de l’été la hausse s’est remplie. L’idée d’avoir du miel dès cette année se précisait sérieusement. Les ronces en fleur, puis le châtaigner; de quoi, déjà, à proximité de Gouliwan (le nom de la ruche, la première de Goulifern) apporter à mon impatience les promesses d’un miel au goût prononcé. Je trépignais comme un enfant rêveur à l’approche de noël.

Cinq ans après le premier essaim passé au-dessus de notre tête, le fameux jour où le manoir nous a choisis pour écrire un chapitre de sa vie, nous récupérions quelques cadres remplis par les abeilles noires d’Ouessant de Gouliwan. Inutile de dépeindre ici l’émotion liée à cet événement. Mais imaginez-moi, après cinq années à écouter, lire, tenter de comprendre à propos des abeilles, à poser une ruchette ou aménager la ruche pour espérer accueillir un essaim de passage, imaginez-moi assis sur une chaise, le cadre dans une main, le couteau à désoperculer dans l’autre, voir ce miel brillant couler en rivière lorsque la lame descend le long du cadre. Imaginez mon cerveau accueillir les volutes de miel lorsque celles-ci envahissent la pièce. Après avoir longuement appris ce monde, observé les butineuses, échangé avec la voisine apicultrice et un autre voisin, lui aussi passionné par cet univers (que je remercie tous deux mille fois), regardé les huit dans le ciel, rêvé devant les abeilles pleines de pollen entrer dans la ruche, cherché à associer la couleur du pollen aux fleurs butinées, avoir imaginé leur parcours, regardé les abeilles causer aux fleurs, respecté chacune d’elle, imaginez-moi sentir ce miel d’ici, à nous, enfin.

Et imaginez-moi, quelques jours de maturation plus tard, lorsque je vois couler cet or liquide dans les pots que je regarderai comme toujours avec le respect qu’ils méritent… 5.5 kg d’un miel d’ici.

Et maintenant ? Un aboutissement ? Oui et non : le voyage continue. Lire, apprendre, observer, comprendre. Aider l’essaim à préparer l’hiver, le nourrir de son propre miel, car c’est avant tout à cela qu’il doit servir, avant même d’en manger moi-même. Et cet hiver préparer le printemps. Éviter l’essaimage, ou le provoquer (il y a des technique pour ça) pour obtenir deux essaims, ajouter Goulitou à Gouliwan. Ou laisser vivre Gouliwan et acheter un deuxième essaim, pourquoi pas. Dans l’idée aussi que si la première colonie subit un contrecoup fâcheux, la deuxième ruche puisse nous consoler. Envisager la division, encore un vaste sujet d’étude hivernal.

Gérer une ruche est très technique : les abeilles n’ont pas besoin de l’homme pour vivre, elles s’en sortaient très bien du temps des dinosaures. Elles ont besoin de l’homme uniquement pour survivre aux méfaits des hommes, justement. Mais dans l’absolu, l’abeille a développé de quoi imprégner la nature de son utilité et sa nécessité. La servir et s’en nourrir. Ce que nous, humains, n’avons pas compris. Aussi, garder un essaim vigoureux consiste à se faire accepter par la colonie : la ruche qu’on lui propose, son emplacement, la météo aussi, et la qualité de la nourriture à disposition aux alentours. C’est dire si nous avons peu de pouvoir sur une ruche. Sinon sa taille et les soins anti varroa (la tique de l’abeille), que nous pouvons apporter. Au manoir, nous estimons que moins nous interviendrons, mieux ce sera. Si elles souffrent un peu, peut-être seront-elles plus fortes, mieux armées pour supporter les aléas locaux. Et ainsi rester là, et offrir chaque année un miel délicieux qui se retrouvera sur les tables du petit déjeuner. Vaste programme qui risque encore d’apporter son lot d’émotion et d’humilité.

Mais la place du manoir dans l’apiculture mondial ne pèse évidemment rien. Et ma place dans le monde des abeilles, n’en parlons même pas.

J’en viens aux raisons de ce texte. Si vous en êtes arrivé jusque là, c’est que soit les abeilles vous fascinent aussi, soit la démarche longue de cinq ans pour obtenir du miel vous intéresse finalement un peu. Pourquoi ce temps ? Nous aurions pu décider de contacter directement un apiculteur, acheter quatre ou cinq essaims et ruches, et dès l’année suivante récolter nos trente à quarante kilos de miel. Mais non, vous avez bien compris, nous ne percevons pas notre intégration sur cet hectare de paradis de cette manière. Nous ne nous en sentons pas totalement propriétaires : nous l’intégrons, nous nous y façonnons, nous nous en imprégnons. Vivre en harmonie ici se prépare, se travaille dans la durée et le temps, avec patience. L’exemple de la connaissance des abeilles au premier miel symbolise parfaitement l’ensemble de ce que nous vivons ici depuis cinq années merveilleuses et émouvantes. Peu à peu, pas à pas. Récolter un premier miel, c’est comprendre et intégrer la compagnie d’une colonie. Redonner la notion de temps long aux choses. Fuir l’immédiateté et presque sacraliser la lenteur et l’attente. Et nourrir le plaisir intense du moment venu du contact du miel sur les papilles. Des effluves dans les narines. Frustrer les sens pour leur proposer l’exaltation. Qu’y a-t-il de plus vivant qu’exalter les sens? Le temps, la durée, l’attente, nourrissent ce bonheur.

Cinq ans donc d’une plongée fascinante, d’un voyage envoutant. Pour ce qui est des abeilles, cinq ans pour moi, des millénaires de fascination pour l’homme. Alors pour conclure, je vous invite (en plus de rechercher sur le net “Ameisen” et “abeilles”) à lire le fabuleux ouvrage de Pierre Henri et François Tavoillot  : L’abeille (et le) Philosophe. Vous y retrouverez une part de ce que nous vivons ici et ses symboles. Et saisirez peut-être le profond de notre plaisir de vivre ce voyage immobile permanent. Comme disent les bouddhistes (merci Laure) : il n’y a pas de chemin au bonheur, le bonheur c’est le chemin. Ici et maintenant. Dans l’observation d’une abeille butineuse comme  dans le petit doigt qui s’enfonce dans le pot de miel. Exalter les sens pour faire sens.

Pour qui se pique de philosophie, l’abeille est un sujet de choix. Aucun animal n’a davantage fasciné les hommes. Les penseurs de toutes les époques et de toutes les civilisations ont cherché dans la ruche les secrets de la nature et les mystères de la culture, comme si elle était le miroir idéal de l’humanité et le baromètre de son destin. De l’ Antiquité à la période contemporaine, c’est à une extraordinaire histoire de la culture occidentale que nous convie ce livre : en suivant le vol délicat de l’abeille, on rencontre le génie d’Aristote, l’avènement d’Auguste, la naissance du christianisme. On la retrouve à l’âge moderne accompagnant les premiers pas du retour des humanités antiques comme la découverte de la science expérimentale. Aujourd’hui que les menaces de disparition de cet insecte passionnent le public, le symbole n’a pas fini de fonctionner.

J’espère par ce texte vous suggérez de plonger aussi dans un monde incroyable et majestueux. Vous imprégner d’une humilité qui baigne le petit apiculteur que je suis devant la ruche, cette humilité qui devrait guider l’homme devant l’abeille comme devant l’ensemble des espèces qui nous entourent et nous nourrissent. En ce sens, l’abeille symbolise ce tout : la complexité, la magnificence, l’extraordinaire, le beau. Notre rien. Et le délice. Au fond, cette harmonie discrète, n’est-ce pas ce qui, au final, nous guide au manoir? N’est-ce pas ce que les hôtes ressentent, consciemment ou non? Je concède que l’humilité ne transparait pas forcément. Et pourtant. Vis-à-vis du manoir, de son histoire et de son parc. De ses oiseaux et ses abeilles, donc. Et nous, là, au milieu de ce tout. A bichonner et respecter. Et partager. Lentement. Cette part de nous en échange d’une part de rêve. Quelle récompense. Cette attention en échange de cette fameuse, délicieuse, émouvante petite cuillère de goulimiel.

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Comment (1)

  1. Rouvrir et accueillir – Manoir de Krech Goulifern

    […] peu de la norme, alors la colonie peut mourir ou partir. Mais je ne renonce pas au goulimiel et tout ce que ça représente à mes yeux et deux essaims devraient arriver d’ici juin pour tenter à nouveau cet élevage fragile et […]

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